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David Caniglia
1 octobre 2010

Expo Di Maccio

Arrivée 15h30 Galerie Ces Arts Place de la Madeleine.



Une excitation formidable à l'approche des toiles exposées. Un travail superbe, une profusion de détails, des transparences, des glacis aux limites du possible, une finesse rarement égalée en matière de peinture, un empâtement à peine perceptible... waouw! La découverte également de formats très variés, des travaux sur bois, sur toile et des effets de matière où règne l'équilibre en maître. C'est également l'approche d'un nouveau travail graphique extrêmement moderne, de l'usage des déformations par l'informatique, des lissages proches d'un rendu aérographique, le travail du maître offre, à l'étude visuelle, une immense leçon de peinture, de style (moderne & classique) de thématique transcendant la science fiction, l'imaginaire & le visionnaire, au sens mystique. C'est une culture tout à fait nouvelle, tout à fait révolutionnaire que Di Maccio a imposé au monde il y a 30 ans de ça; aérienne, légère, gracieuse & délicate, l'exploit Di Maccio c'est celui d'une spiritualité par le pinceau.

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Rencontrer les toiles, c'est autre chose que les simples images picorées sur Internet depuis bientôt 10 ans. Découvrir ses oeuvres réelles, c'est littéralement entrer dedans. Dans la toile, comme hypnotisé... Comme il y a quelques années dans le "Safari" de Giger.

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Une heure après, c'est l'arrivée d'une immense silhouette tout de noir vêtue, assortie d'une étoffe rutilante autour des épaules, immédiatement reconnue. Entouré de son épouse de ses deux filles (dont Laetitia, peintre également) et de sa petite-fille (qui joua avec Toi, mon Raphaël, avant que n'interviennent de stupides perturbations) Gérard Di Maccio arpenta les groupes, répondit à des questions d'admirateurs, présenta sur catalogue son oeuvre monumentale (la toile de 27 x 9 mètres). Ce qui m'a personnellement choqué, ce sont les questions mal renseignées d‘admirateurs, pour preuve qu’il reste encore des millions d’hommes et de femmes à convertir. Un mot qui venant de lui, lu dans la presse a marqué ma démarche artistique il y a quelques années fut (approximativement) "J'essaye de projeter dans mes toiles un univers racontant l'homme dans 2000 ans, découvert par des hommes qui ne vivront que dans 5000 ans."

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Lorsqu’il fut libéré, je pus m'approcher de lui, coeur battant à tout rompre, aux limites du bafouillage. "Mr Di Maccio, bonjour. Je tenais à vous féliciter et vous remercier pour le travail que vous fournissez depuis toutes ces années. Vous avez, par votre approche, insufflé une impulsion nouvelle à la peinture moderne, rendu l'espoir au marasme pictural contemporain, et rendu ses lettres de noblesse à la culture classique, au raffinement et à l'effort."

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"Oui, je dois dire que je me suis beaucoup bagarré depuis toutes ces années, ça fait maintenant 50 ans que je peins, et c'est un peu à cause de Jack Lang que j'ai eu du mal à lutter contre les barbouillages. Il avait décrété à l'époque que tout le monde devait pouvoir peindre et réussir afin de lutter contre une forme de peinture trop élitiste, mais en institutionnalisant cette tendance il a fermé les portes à la peinture figurative."

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"J'ai lu cependant que vous aviez eu quelques difficultés à vous faire apprécier en France à cause de  cette tendance, et qu'on vous avait beaucoup boudé, ce qui explique votre départ vers le Maghreb, et le soin que vous portez au public japonais"

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"Non non, c'est uniquement les institutions qui m'ont fermé leurs portes, le public m'a toujours assez bien suivi. J'ai vendu énormément à Paris, à présent je suis en Belgique, et comme vous en parlez, il y a eu l'ouverture de l'espace Di Maccio à Carthage, et le musée qui porte mon nom au Japon où se trouve ma toile "monumentale". Je dois dire que ça a été une belle réussite, mais bon, il faut rester naturel par rapport à ça, même si j'y porte une certaine fierté, ça n'est quand-même pas..."
"Oui enfin c'est un peu Victor Hugo qui habite une rue portant son nom de son vivant"
*sourires*

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"Vous savez, comme tout le monde, j'ai eu les très belles récompenses de la vie, ma carrière, la naissance de mes enfants; mais en contrepartie, il y a d'autres choses plus tristes..."
*moment de gêne, l'artiste ne se confie plus, gardant tout à son honneur sa part intime*
Raphaël & Malvina approchent.

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"Tiens, je vous présente mon épouse et mon fils, qui porte également le nom d'un grand maître: Raphaël!"
*Courtois, les yeux de sourire, lui tient la main délicatement "Il est beau, il est très beau. Bonjour Raphaël. Quel âge a-t-il?...etc etc..."
Malvina: "Il admire vos toiles en les montrant du doigt. Il n'arrête pas de dire "Papa" en les regardant."
G Di Maccio:"Ah bon? vous peignez également?"

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Moi: "Oui oui, je suis tombé dedans étant petit, d'ailleurs un peu grâce à vous. Il y a des années de cela vous avez exposé aux Indépendants, et mon père, peintre & passionné depuis toujours avait, je crois, vu une ou plusieurs de vos toiles à ce moment là. Il y a d'ailleurs exposé un peu après vous, à ce que j'en ai retenu. Je crois que vous avez été l'une de ses plus belles rencontres picturales, par la grâce et le naturel du geste, le tout imprégné d'imagination fantastique. C'est un peu devenu son cheval de bataille. Et il m'a parlé de votre oeuvre durant des années, quand j'ai commencé à m'intéresser au dessin, vers 12 ans. Il m'a décrit vos toiles encore et encore, sans avoir rien à me montrer de vous, faute de documentation. Vous avez été une rumeur durant longtemps, pour moi. Et vers 17 ou 18 ans, je vous ai enfin trouvé sur quelques magazines. Et là, ça a été un choc! une révélation. Mon père et moi partageons la même passion pour cette veine d'inspiration née des années 70, entre science-fiction, peinture classique, et fantastique."

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"Et votre père en vit? quel est son nom, je le connais peut-être? "
"Joseph Caniglia, il travaille en grande partie pour des discothèques, bars, cabarets, restaurants, etc, il a fait de la France entière son lieu d'exposition."

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"Et c'est quel style, principalement?"
"Figuratif, anatomique, fantastique, fresques décoratives, mais c'est avant tout et pour tout un travail alimentaire. Cependant, il poursuit ses recherches personnelles en atelier. Il en ressort quelques toiles splendides, d’une grande finesse, en partie inspirées par la voie que vous avez vous-même ouverte, amoureux également de l'excellent Giger qui, au contraire de vous, va chercher son inspiration dans l'obscurité, les ténèbres et la souffrance. Mais à ma grande tristesse, il expose peu ses oeuvres d'atelier."
"Oui je comprends, et vous-même, que peignez-vous?"

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"Vous savez, moi je commence tout juste à peindre. Ca ne fait que 2 ans que je m'y suis remis sérieusement, et je me tourne également vers des oeuvres de type anatomique et naturalistes, et j'essaye, même en allant chercher dans des contrées très bizarres, de rendre mon travail le plus réaliste possible, prendre des photos de mon subconscient d'une certaine manière."
"Quelle technique utilisez-vous?"
"Peinture à l'huile, acrylique, pastel & encre"
"Vous peignez à l'ancienne?"
"Oui on peut dire ça, j'essaye de respecter l'équilibre."

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"C'est très bien. Bon, vous voyez, j'ai vu beaucoup de barbouillages abstraits, et même si certains sont intéressants, ils dévalorisent beaucoup la peinture. Mes jeunes filles, ou votre fils sont tout aussi capables de peindre et de vendre à prix exorbitants. Bon, il faut quand même garder à l'esprit qu'en peinture il n'y a pas de règle. J'ai été professeur aux Beaux Arts pendant quelques années, et je vais vous donner le conseil que je donnais à mes élèves. Pour l'inspiration, ce sont des choses qui viennent généralement pendant la nuit, ou l'inconscient travaille seul, les images se construisent. Ensuite, on fait un croquis approximatif sur le papier. Après vient le travail sur toile. Vous allez préparer votre fond, avec des taches de couleurs, c'est un travail qui se fait dans l'énergie, le geste ample & souple. Ces taches, vous allez alors les essuyer. Après, il faut porter sur votre fond un dessin aussi précis que possible, c'est très important, et ce dessin, vous allez le fixer. Alors, vous attaquez le travail de la couleur, avec les trois valeurs fondamentales, claire, moyenne & sombre. Et enfin, et c'est là que commence tout le travail du peintre visionnaire, laissez aller votre pinceau à toutes les fantaisies possibles."

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"Ce sont des conseils d'excellente augure, une leçon donnée par le maître"

*rires

"Vous savez j'ai quand même fait quelques kilomètres pour venir voir vos toiles, vous rencontrer c'est une belle récompense"
"Vous venez d'où?"
"De plus de 500 km, j'ai fait le trajet depuis la Bretagne, près de Quimper."
"Joli pays, je connais un petit peu..."
La discussion s'émousse un petit peu dans les détails personnels, avant de revenir sur l'art.

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"Vous savez, dit-il, j'ai fait une thèse sur la morphopsychologie, je connais le visage humain presque à la perfection, pourquoi les sourcils sont relevés de telle manière etc... Chaque tension musculaire, chaque caractéristique d'un visage a une expression qui lui est propre, une signification, instantanée ou à plus long terme. Alors bien sûr je suis capable d'inventer un visage et le rendre crédible, (il nous montre une de ses toiles faite sans modèle) mais il est intéressant de travailler d'après photo, c'est un réel apport pour la peinture. J'ai d'ailleurs fait poser des top models ici à Paris, il y a quelques années, et je me suis rendu compte que même si ces filles étaient très très belles, il y avait toujours des modifications à apporter. Notre travail, c'est d'isoler la réalité et de la sublimer."

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Mr Di Maccio a longtemps parlé de son travail, sans se mettre en valeur, toujours avec élégance, légèreté, et un peu d'humour. Je ne saurais pas ici retranscrire l'intégralité de nos échanges, surtout de mémoire, mais je pense que c'est à peu près l'essentiel. Une heure ayant à peu près passé, je lui demandai 2 dernières faveurs: un autographe, et la permission de photographier ses oeuvres. Il a d'ailleurs inspecté l'appareil (semi-pro !!! ) et donné quelques conseils pour la photographie d'oeuvres. ben oui, il s'intéresse aussi à la photo, ce cher génie, comme à la totalité des arts graphiques.

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Enfin, j’ai demandé à la galeriste une affiche de l’expo pour garder un souvenir, encore remercié l’artiste qui m’a souhaité tous les succès possibles et m’en suis retourné.

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Pour conclure, je n’ai pas été déçu par ma rencontre avec lui, pas déçu pour deux raisons. La première, sa dignité et son humilité. Un artiste de renommée internationale, côté, dont la moindre toile vaut en moyenne quelques milliers d’€uros, aussi accessible, aussi attentif et dévoué à son interlocuteur, je pourrais définir Di Maccio en un seul mot: Gentleman. Et enfin, la contribution, l’apport en conseils et la locacité de l’artiste, qui vous exhorte à poursuivre votre vision contre vents et marées, c’est avant tout et pour tout la rencontre la plus importante de ma jeune existence.

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Merci, merci infiniment.

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Que votre œuvre vous survive à travers les générations. Nous nous y emploierons.

D.Caniglia

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Commentaires
M
Bonjour,<br /> <br /> Gérard, est avant tout un spécialiste de la Morphopsychologie.<br /> <br /> Lui et moi avons donnés des conférences sur le sujet.<br /> <br /> C'est un garçon dont la gentillesse n'a d'égale que sont talent.
M
Je suis fier d'avoir été un des premier exposant de ce grand peintre qu'est G. I Maccio.<br /> <br /> Aujourd'hui sa côte ne fait qu'augmenter.<br /> <br /> C'est un des Grands Peintre du 20ème sciecle
A
Bonjour Maître,<br /> <br /> C'est toujours un plaisir renouvelé d'admirer vos dernières productions. J'ai la chance de posséder cinq de vos toiles, dont deux président à mon réveil tous les matins.<br /> <br /> Avec toute mon admiration
J
monssieur Di Maccio bonjour magnifique vos oeuvres et je vais vous dire quelque chose j ai commencer a prendre des cours avec votre fille Leititia a montelimar et j ai bien regretee quelle parte car depuis je n ai pas trouvee quelqu un comme elle pour enseigner <br /> josette
R
Cynic : ben ué, juste extra! Ca a été un vrai tournant artistique pour moi<br /> <br /> Amel: Bonjour. Son travail est superbe oui. Et si vous recherchez le titre des oeuvres de Di Maccio, vous ne les trouverez pas. je crois avoir entendu qu'il ne leur donnait pas de titre pour ne pas les connoter, ou influencer le regard des spectateurs, afin que l'image garde toute sa puissance. Merci pour votre intérêt.
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